La thérapie sociale

La thérapie sociale est une méthode spécifique inventée par Charles Rojzman et développée par l’Institut Charles Rojzman (ICR) pour pouvoir rétablir la coopération dans les groupes humains qui ont quelque chose à faire ensemble mais qui en sont empêchés par des tensions, des blocages, des peurs ou des séparations. 

Cette méthode m’oblige tout d’abord, tout au long de mes trois ans de formation au métier – puis ensuite de ma supervision régulière au sein de l’ICR – à faire un important et constant travail de reconnaissance et de traversée de mes propres empêchements à être en relation saine et créative avec moi-même, avec les autres et avec la réalité : c’est ce travail qui me permet de cultiver ma posture.

Avec ma posture, j’apprends également à maîtriser les différentes étapes du processus (1) afin d’aider les groupes que j’accompagne à surmonter leurs propres empêchements à coopérer en profondeur pour atteindre ensemble et intelligemment leurs objectifs (voir ci-dessous).

L’une des principales spécificités de mon métier d’intervenant en thérapie sociale est de savoir accompagner la transformation des obstacles émotionnels et relationnels  dans le but de libérer les échanges conflictuels nécessaires à chacun et aux collectifs pour pouvoir avancer tous ensemble en confiance dans une véritable coopération démocratique, créative, fructueuses, constructive et transformatrice.

 

(1) Les différentes étapes du processus de thérapie sociale (source Institut Charles Rojzman)

La thérapie sociale vise la transformation des obstacles à la coopération à tous les niveaux de la vie sociale et interpersonnelle. Sa pratique repose sur un processus en huit étapes qui se déroule à partir d’un objectif commun (voir ci-dessous) aux membres d’un groupes et au service de l’ensemble, et que seule une coopération véritable permet de réaliser. Ce processus amène des personnes à travailler ensemble, là où il n’y a au départ pas de volonté commune et même parfois des peurs, des préjugés et de l’hostilité entre les protagonistes. Ce processus se déroule selon les étapes suivantes : 

  • Confiance du groupe dans le thérapeute ou l’intervenant
  • Harmonisation des motivations
  • Rencontre et création de la confiance entre les participants
  • Accompagnement de l’expression de la victimisation
  • Passage de la victimisation à la responsabilité
  • Information circulante
  • Intelligence collective
  • Transformation en prise avec la réalité 

L’objectif commun 

Atelier Issoire oct 2014

Atelier Inventons ensemble, Salon des Inventeurs d’Auvergne 2014

En tant qu’intervenant en thérapie sociale, avec les individus ou le groupe que j’accompagne, nous nous entendons sur un objectif à atteindre en coopération, lequel fera l’objet d’un contrat (ou « harmonisation de motivations ») avec les participants. Les objectifs peuvent être très divers. J’ai tenté ici de décliner quelques objectifs génériques qui me parlent :  

1/ Mieux se reconnecter à soi et aux autres

  • Mieux chercher et trouver sa « voie », ce que nous voulons faire de notre vie
  • Traverser au mieux essoufflements, démotivations, épuisements, burn-out, maladies, reconstructions personnelle et/ou professionnelle et/ou sociale
  • Mieux s’intégrer, mieux s’accueillir dans un collectif tout en restant soi
  • Mieux vivre le changement, personnel et/ou professionnel et/ou social, reconversion, rupture, retraite, accident de la vie, etc.

2/ Mieux cerner la réalité des problèmes

  • Mieux connaître la réalité des gens
  • Analyser sa pratique entre pairs
  • Mieux nous parler de nos difficultés communes et des souffrances pour pouvoir en sortir
  • Créer des rencontres fructueuses entre spécialistes et non-spécialistes

3/ Rétablir nos relations et mieux communiquer

  • Retisser et entretenir nos liens
  • Développer de la solidarité les uns pour les autres, un soutien mutuel
  • Mieux se comprendre, mieux s’entendre, mieux communiquer, mieux fraterniser
  • Renforcer la cohésion du groupe, de l’équipe
  • Mieux avancer ensemble (mieux faire vivre le conflit en sortant des blocages, des replis, des épuisements et autres violences subtiles et/ou non reconnues vécues dans les groupes)
  • Mieux coopérer avec les autorités
  • Se retrouver sur des valeurs communes, une identité commune

4/ pour pouvoir (re)créer les conditions de la coopération et de la créativité collective

  • Mieux oeuvrer ensemble sur les projets
  • Mieux s’accompagner mutuellement dans une épreuve commune
  • Créer une dynamique collective entre différentes parties prenantes
  • Mieux créer ensemble, faire oeuvre collective
  • Favoriser la vie démocratique

5/ pour pouvoir transformer la société ensemble

  • Décloisonner les milieux sociaux, culturels et professionnels, réparer et régénérer le corps social, rassembler le « peuple » qui habite chaque groupe humain, qui s’était désintégré à cause de nos divisions
  • Restaurer le fonctionnement et les institutions démocratiques, revitaliser la démocratie à tous niveaux de la vie sociale
  • Favoriser les nécessaires transformations et transitions (notamment écologiques), notamment dans les territoires, les entreprises et les institutions
  • Trouver des solutions à des problèmes complexes en prenant en compte les besoins et les points de vue de chacun
  • Recréer ensemble du sens commun, ce qui nous assemble et nous rassemble.

Des interventions adaptées aux besoins

  • accompagnement de groupe, d’équipe, préalablement existant ou à constituer
  • animation de cercles de rencontres, ateliers/débats, groupes de parole, réunions de travail, de co-réflexion ou de co-construction, de conférences, séminaires, conseils citoyens, concertations, forums, rassemblements
  • groupe d’analyse de pratiques professionnelles axé sur la coopération, supervision individuelle ou collective, régulation d’équipe
  • formation à « l’être soi », au « conflit démocratique », à la coopération…

dont la forme et la durée sont définies avec le(s) commanditaire(s) dans une démarche de co-construction, en fonction des objectifs à atteindre et du groupe.

A noter que mes interventions se limitent aux objectifs fixés, et que ma responsabilité se cantonne à celle de contribuer au rétablissement de la coopération en en tenant et sécurisant le cadre, pouvant ainsi compléter le rôle et la responsabilité d’autres encadrants : un élu, un chef de projet, un dirigeant d’association ou d’entreprise, etc.